• Salutations distinguées

    Lorsque l'on passe la porte du réel beaucoup de ces choses du quotidien en viennent à changer et à se dissiper dans la brume de l'imaginaire. En cet instant, en lisant ces lignes, vous traversez la porte de mon réel, je vous accueille volontiers à la condition de respecter autrui et de ne pas oublier d'éteindre les lumières en changeant de pièce, l’énergie ce n'est pas gratuit ! (A mon grand regret, d'ailleurs)

     

    Mesdames et messieurs, l'heure est venu, de vous accueillir et de vous saluer bien bas, à la hauteur du prestige de votre présence ! Ayez simplement l'obligeance de déposer votre manteau, votre chapeau mais surtout votre raison, dans les vestiaires prévu à cet effet.

    Mes hommages très chers invités, laissez moi l'honneur de me présenter à vous. Qui suis-je ? Pourquoi suis-je ici ? Quelle heure est-il ? Avez-vous vu cet ananas qui vous regarde avec insistance sur l'étagère ? Demain, quel jour, est-ce et pourquoi ne sommes nous pas déjà à demain ? Parmi tout ceci, moi Melie Gerego, je sais que bien peu de ces questions vous ont traversées l'esprit, il est simple d'en expliquer la raison d'ailleurs. J'imagine des questions absurdes. Et les réponses le sont parfois plus. L'important quand l'on est surveillé c'est de ne pas regarder la chose dans les yeux, surtout un ananas, ils sont si susceptibles !Le problème avec l'heure c'est son sens de l’éphémère et de la parfaite immobilité de son état constamment similaire, pensez-y, hier, ne voyions nous pas demain comme le futur passé d'aujourd'hui ? Ne sommes  nous pas dans une boucle temporelle où les mêmes choses se répètent inlassablement ? Devrions-nous réellement y penser ? Il est vrai que depuis des siècles le futur devient passé, le futur jette pendant que le passé entasse, se fait submerger par son camarade, le présent n'est qu'un passeur, tenant l'objet qu'est le temps moins d'un instant.

     

    Ne me serais-je pas, encore une fois, égarée dans une réflexion trop grande pour moi ? Mais comment trouver celle à ma taille quand les seules me plaisant réellement sont inaccessibles et subtilement incontrôlables et invraisemblables ?

    Je devais faire simple, concis, tentant, aguicheur, clair, sans débordement, mais voyez vous je souffrirais de me séparer d'une présentation aussi riche et soudaine, en adéquation avec mon soudain état d'esprit, pourquoi faire simple lorsque l'on peut faire compliqué ?


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